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Le vent s'est levé pendant la nuit, un vent d'amont, force 7 ou 8 , et la météo ne prévoit pas d'amélioration. Les bonnes idées qu'on avait, les plans soigneusement préparés, se sont envolés entre rafale et bourrasque. Rue des Dames, on se réunit en conseil de guerre: Il va falloir ancrer les bateaux en plastique, ficeler les mouettes en carton et attacher les bérets de papier crêpe, et on décide de se mettre au travail tout de suite. Une vague d'enthousiasme mêlée d'inquiétude déferle sur le village. On sort les guirlandes de fleurs blanches et rouges, et puis des toutes blanches et des toutes rouges, et on se bagarre avec le vent pour les tendre, bien raides, entre les poteaux, devant la place.
Devant chez M. Vicquelin, l'arche est fini, les derniers panneaux peints ont été posés, les dernières fleurs attachées, et on se prépare à le mettre en place. Devant l'église, une demi-douzaine d'hommes bien outillés, perchés sur un échafaudage de fortune, façonne un autre arche à partir de pièces détachées minutieusement découpées, pendant que Mme Chardon dirige les opérations.
Une equipe d'hommes forts cajole l'arche de la rue Aristide Briand pour qu'il tombe en place, enjambant la rue de caniveau à caniveau. On improvise des leviers, on pousse, on tire, on reprend son souffle. Un dernier effort, et l'arche se plante exactement où il faut.
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